PARADIGME EQUESTRE ET SCLEROSE DES CONSCIENCES
Un partage de vidéo présentant l'un de mes chevaux sans mors et au piaffé avec ma fille à cru a fait l'objet d'échanges sur Facebook d'un niveau de stupidité et d'irrespect jamais atteint.
Je rappelle que les chevaux ne sont ni pervers, ni narcissiques, ni masochistes et encore moins stupides.
Ces défaut se retrouvent uniquement dans la gente humaine et de plus en plus combinés entre eux créant une conscience dénaturée de l'acte équestre.
Notre société en est l'illustration !
De fait, un cheval libre, sans mors, sans élément provoquant de l'inconfort, de la peur ou de la douleur, se tient et se déplace conformément à sa nature et à ses prédispositions lorsque celles-ci n'ont pas été altérées par les stupidités coercitives et égotiques humaines. Tout comme les humains, le cheval dispose d'un système nerveux autonome qui lui permet de ses positionner et de se mouvoir en équilibre au gré des actions de l'instant.
De surcroit, un cheval libre potentialise la grégarité avec son cavalier, que celui-ci soit en selle ou à côté de lui.
Ils forment alors un égrégore dans lequel chacun résonne à l'autre.
Cette prétention de savoir ce qui est juste ou faux pour un cheval est insupportable quand elle s'appuie sur des pratiques liées à l'utilisation de matériels coercitifs. Aucun humain ne possède de sabots à l'extrémité de ses membres et aucun humain n'est conformé physiologiquement comme un cheval. Rajoutons à cela les différences entre l'esprit humain et l'esprit animal. De fait, aucun humain ne peut se prévaloir d’une conscience équine.
Cet instinct égotique de supériorité humaine est détestable et désormais insupportable d'autant plus que les chevaux passent leur temps à compenser et à tenter de déchiffrer le langage "petit-nègre" de trop nombreux cavaliers.
Aujourd'hui, les sciences du langage inter-espèces, la zoosémiotique et les neurosciences ouvrent des voies inédites qui vont changer toute la philosophie et la pratique équestre.
Que penseriez-vous d'un médecin qui vous prescrirai une "saignée" comme au Moyen-Âge alors que vous souffrez d'une grippe ?
Vous le prendriez pour un fou et vous claqueriez la porte de son cabinet.
Le même esprit sclérose la conscience de trop de cavaliers qui perpétuent sans réfléchir des pratiques mécanistes et submissives d'un autre âge.
Lisez Stanley MILGRAM et Antonio DAMASIO à propos du formatage des consciences.
C'est édifiant !
D'autres font abstraction de l'esprit de l'auteur en ignorant volontairement son niveau de conscience.
Ils s'appuient alors sur une gestuelle mécaniste dénuée de conscience.
Les dogmatismes se construisent ainsi se transformant insidieusement en paradigme !
Apprenez à gymnastiquer votre esprit en apprenant les différents niveaux de lecture que nous enseigne la Kabbale.
Rien à voir avec l'équitation pensez-vous ?
Au contraire, l'équitation en est une illustration parfaite. Kabbale vient du grec cabales et du latin cabalo et les deux signifient étymologiquement ... cheval !
De nombreux Bauchéristes et Olivéristes font ainsi abstraction de la cause formative.
Les deux étaient des spiritualistes et pour Baucher de surcroit un alchimiste.
La plupart des aficionados du genre restent dans l'imitation mécanique. Cela revient à tenter de résoudre une équation sans tenir compte des inconnues.
Les cours de mathématique de sixième sont destinés à ouvrir la réflexion en ce sens.
Mais conformément à la mode des réseaux sociaux, on aboie, on donne un avis sur ce que l'on ne connait pas et on exacerbe son égo en dénigrant et en semant l'irrespect.
Je rappelle que l'équitation est héritière de la chevalerie, l'école des gentilhommes et des nobles dames.
Nous sommes arrivés aux antipodes de cette philosophie fondamentale basée sur le RESPECT.
En ce sens, je n'accepterai jamais un quelconque irrespect à l'encontre de ceux qui me sont chers ou de ceux qui partagent cette philosophie d'ouverture de conscience vers la connaissance.
Oui à des échanges d'intelligence à intelligence ou l'incompréhension donne lieu à un questionnement et non à un jugement bête et méchant. Nos différences nous enrichissent par des échanges constructifs.
45 ans de pratique équestre, de quêtes, de recherches, de remises en question permanentes me permettent désormais de refuser tout irrespect, encore moins quand ceux-ci sont fondés sur l'absence de maturité et d'expérience.
En raison de mon âge, je n'ai pas de temps à perdre avec les ignorants. Je continue à former, à partager et à étudier sans relâche avec des esprits ouvert et intelligents.
En art équestre, je rappelle que seuls les chevaux restent juges.
Les spéculations égotiques et mentales sans fondements sont stériles et sans aucun intérêt.
Le cheval est l'un des rares mammifères à ne pas crier dans la souffrance. Je le regrette amèrement car cela cautionne les conceptualisations intellectuelles les plus pernicieuses.
Je suis triste de ces enfermements comportementaux car ils me rappellent les attitudes stupides et bornées de propriétaires de chevaux martyrs faisant l'objet d'interventions que j'ai organisé dans le cadre de l'association EQUISAUVE que j'ai fondée avec le président de la SPA de Mulhouse et d'autres référents du monde équestre en 2000.
J'ai vu suffisamment de chevaux en souffrance pour ne plus accepter les aboiements intempestifs de "likers" qui se retranchent derrière la virtualité de manière anonyme et de surcroît avec des pseudonymes pour lancer leur venin. D'autant plus que j'ai réellement "mouillé ma chemise " en organisant des opérations commando de sauvetage. Cela m'a donné malgré moi une expérience de la conscience animale face à la souffrance infligée par la cruauté et la débilité humaine.
Oui, j'ai été formé à l'équitation de tradition et j'ai appris la Haute-Ecole ce que la plupart ne connaissent pas, mais j'ai désormais rangé définitivement tous les accessoires qui créent de l'inconfort ou de la douleur au cheval.
La vie est un chemin d'évolution qui doit être guidé par une remise en question de chaque instant.
J'invite chaque cavalier à faire cette analyse et cette introspection en analysant sa pratique ainsi que les matériels qu'il utilise. Il en sortira grandi et ouvrira un chemin dont il n'a pas idée du bonheur et de l'ivresse.
Peu importe la discipline, quand le cheval est libre et ne subit plus l'inconfort des doubles brides, des nose-band, des langues bleues, des bouches qui saignent, des éperons qui lacèrent les flancs et des enrênements qui créent des traumatismes innombrables, alors l'équitation grandit.
J'ai la chance aujourd'hui d'étudier l'intelligence équine et animale avec d'authentiques scientifiques et nous travaillons une nouvelle forme de langage équestre avec les plus grands spécialistes de l'art équestre dans le cadre de l'Institut du Langage Equestre que j'ai fondé en ce sens.
Osons définitivement l'intelligence !
Nous nous réunirons bientôt à nouveau à l'UNESCO et à l'Ecole Polytechnique (X) pour synthétiser les fruits de nos travaux et études.
Toutes les consciences ouvertes y sont les bienvenues.
Comprenne qui pourra.
Francis Stuck
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